Brèves rencontres

Le premier grand film de Kira Mouratova, réalisatrice roumaine puis soviétique et enfin ukrainienne, avec un jeune acteur débutant, Vladimir Vyssotski

Brèves rencontres (Короткие встречи)

URSS . 1967 . N&B . 1h36 . Production Studios d’Odessa

Réalisation : Kira Mouratova ; Scénario : Kira Mouratova, Léonide Joukhovitski ; Images : Guennadi Kariouk ; Musique : Oleg Karavaïtchouk

Avec : Kira Mouratova, Vladimir Vyssotski, Nina Rouslanova, Lydia Bazilskaïa,  Valéri Issakov, Olga Wiklandt, Alexeï Glazyrine, Svetlana Nemolaeva…

Valentina est responsable de l’approvisionnement en eau dans sa bourgade et à ce titre, elle délivre la réception officielle des appartements des immeubles neufs. Elle aime Maxime, un géologue, toujours par monts et par vaux. Cette vie amoureuse en pointillé s’ajoute à ses soucis professionnels. Quant à Nadia, après un emploi de serveuse dans un troquet au bord de la route, elle devient femme de ménage chez Valentina. Exode rural, gabegie, problèmes récurrents de logements et malfaçons, souvenirs de la guerre, lutte de pouvoir dans le couple… C’est cela le quotidien de notre héroïne jouée par Kira Mouratova elle-même, l’actrice retenue ne faisant pas l’affaire.

La construction du film est « tressée », passant sans transitions du présent au passé, de la ville à la campagne, de l’ombre à la lumière avec une chronologie bousculée. La solitude fondamentale des êtres est le grand dénominateur commun.

Le monologue intérieur, la pensée flottante de Valentina alors que la caméra glisse d’un objet à un autre, le mélange de professionnels et d’amateurs comme l’amie de Nadia, une vraie laitière, le soin apporté à la bande-son, la répétition de phrases et de scènes, l’ellipse, la force du détail, la distanciation… Mouratova met en place certains invariants de son esthétique.

Pour elle, c’est son vrai premier film. Après Au bord du ravin abrupt, le couple Mouratov avait tourné Notre pain honnête (1964) sur les conflits de gestion et de compétence entre des bureaucrates bornés et des kolkhoziens désavoués. Disposant de ce scénario, les Studios d’Odessa l’avaient proposé au couple frais émoulu du VGIK. C’est donc par hasard, ce hasard qu’elle chérit tant, que Kira s’est installée à Odessa où, désormais seule, elle a vécu et travaillé jusqu’à la fin, mis à part En découvrant le vaste monde.

Le charismatique Vladimir Vyssotski, qui venait de faire Verticale de S. Govoroukhine à ces mêmes Studio d’Odessa, remplace au pied levé Stanislav Lioubchine, ce dernier ayant préféré la série TV Le Bouclier et l’épée.

Cinéma LE BALZAC
Samedi 11 novembre à 11h30

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